Chaque semestre, notre client ISAI publie un baromètre synthétisant les grandes tendances de l’investissement des Business Angels de l’internet. Alors que le dernier baromètre publié en février 2016 avait laissé entrevoir un fléchissement, le premier semestre 2016 rassure, avec une croissante forte de l’investissement. Des chiffres à prendre avec du recul pour Jean-David Chamboredon, les attentats de novembre ayant poussé de nombreux investisseurs à décaler leur annonce du dernier trimestre 2015 au premier trimestre 2016.

Principales observations :

Après un quatrième trimestre 2015 inquiétant, les 2 premiers trimestres 2016 révèlent une croissance forte de l’activité des Business Angels dans l’internet.

Sur le premier semestre 2016 comparé à la même période en 2015, on observe ainsi que:

a)    Le montant total investi progresse de 78% ;
b)    Le nombre de tours de table connaît une progression de 40%.

Cette très belle performance est à relativiser du fait d’un très probable décalage des annonces de levées de fonds du quatrième trimestre 2015 (marqué par les attentats de Novembre et jugé très décevant dans le précédent FIBAMY) vers le premier trimestre 2016.

En rythme trimestriel et en comparant le deuxième trimestre 2016 à son équivalent en 2015, on observe :

a)    Une progression en valeur de 52%;
b)    Une croissance en volume de 21 %.

Ces chiffres révèlent clairement une hausse significative du ticket moyen qui passe de S1 2015 à S1 2016 de 411k€ à 523k€. Cette forte hausse (sur une moyenne) est jugée très positive. La faible taille des tours de table a en effet toujours constitué un point de faiblesse de la chaîne de financement « Business Angel » en France.

ISAI note une transformation et professionnalisation de ce maillon de la chaîne de financement se confirme avec de très nombreux tours de tables réalisés par un syndicat regroupant des « serial Business Angels », des « super Angels », des accélérateurs ou studios voire des fonds se positionnant en « suiveurs ».
Les réseaux de Business Angels voient leur part de marché en nombre de tours de table de l’ordre de 14% au S1 2015 passer à environ 12% au S1 2016.

En conclusion, ISAI note une très belle performance en valeur (montant total investi) dûe en partie à la hausse du ticket moyen. La hausse en volume (nombre total de tours de table) est jugée plus décevante (notamment sur T2 2016) et mériterait sans doute d’être plus importante dans un contexte de croissance forte des écosystèmes compétiteurs (UK, Allemagne).
Néanmoins, la concentration et la professionnalisation observée des acteurs de l’investissement en amorçage est très certainement positive en matière de qualité moyenne des entreprises soutenues mais laisse peser un doute sur la capacité de croissance en volume de l’écosystème.

Dimitri Lecerf
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