Mardi 12 avril : Conférence Fintech de CFA Society France  « L’ère des Robo-Advisors »

8 à 10 milliards de dollars : c’est le montant que gèrent actuellement aux Etats-Unis les « Robo-advisors » (robots-conseillers en français), ces intelligences artificielles dédiées à la gestion d’actifs. Notre client le CFA Institute (association internationale des professionnels de l’investissement) s’est intéressé à ce sujet à travers une étude, qui commence par un constat : le volume d’actifs gérés par une intelligence artificielle a augmenté de 50 % en 8 mois aux Etats-Unis. Selon le cabinet Deloitte, les Robo-Advisors devraient gérer 5,6 % des actifs aux USA en 2025.

Si 70 % des personnes interrogées par le CFA pensent que ces changements seront positifs, 3 problèmes se posent aux yeux des professionnels : la fiabilité des algorithmes de gestion financière (46 %), la vente abusive (30 %) et un défaut potentiel de protection des données (12 %).
Pour discuter de ces enjeux dans une salle comble, le CFA Institute a convié 3 acteurs du marché des Robo-Advisors : Guillaume Piard, fondateur et CEO d’Evest (solutions d’épargne B2C), et Nicolas Gonzalez, fondateur et CEO de Fundvisory (solutions d’investissement B2B). Franck Guiader, directeur de la Division régulation de la gestion d‘actifs au sein de l’AMF, vient avec son œil de régulateur compléter ce panel.

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Ces interventions ont révélé trois enjeux différents : la place du client et la qualité de son expérience, la capacité des acteurs à s’adapter aux enjeux digitaux, et la protection de l’intérêt des clients.

Pour Guillaume Piard, « la valeur ajoutée de l’humain se situe au niveau du conseil plutôt que de la gestion », tandis que les épargnants n’ont ni le temps ni la compétence pour effectuer des investissements avisés. La priorité est donc de « décharger l’épargnant de la responsabilité du choix de son placement » grâce à l’intelligence artificielle, pour se focaliser sur la réalisation de ses objectifs.

Concrètement, Evest propose : « Décrivez votre situation financière et vos objectifs. Que ce soit pour acheter un appartement ou préparer votre retraite, en quelques clics, nous vous conseillons un plan d’investissement sur mesure. »
Pour Nicolas Gonzalez, c’est au niveau des professionnels que l’enjeu se situe. Son idée : les doter d’outils automatisés (, afin d’entrer de plain-pied dans la digitalisation et d’améliorer l’offre au client final.

Soulignant qu’une innovation technologique implique toujours des risques nouveaux, Franck Guiader rappelle le rôle de l’AMF auprès des nouveaux acteurs : comprendre leur activité jusqu’aux aspects les plus techniques – l’AMF emploie plusieurs ingénieurs –, les accompagner et les éduquer sur la réglementation.
Tous partagent le même constat : les robo-advisors  poussent les acteurs traditionnels à la réduction des coûts, au recentrage sur le client, et à davantage de transparence. Un mouvement qui ne se limite pas à la finance.

Dimitri Lecerf
Kablé Communication Finance
@Dimitri_Lecerf 
@Kable_cf

Pour aller plus loin : Votre prochain conseiller financier sera-t-il un robo-advisor ?