Dans le cadre d’un voyage d’étude, 25 étudiants en communication digitale ont tenté de percer les mystères de la résurrection de Dublin : en grave crise économique hier, et aujourd’hui 8ème ville européenne la plus attractive pour y établir sa start-up. Nous y avons rencontré plusieurs entreprises iconiques et avons échangé avec elles pour comprendre ce regain de vitalité.

 

Souvent qualifiée à raison de « paradis fiscal », la capitale irlandaise a réussi à attirer pléthore de grandes entreprises étrangères. Google, Apple, Facebook, LinkedIn… c’est tout le gratin de la tech mondiale qui s’y est implanté pour profiter des divers avantages qu’offre la fiscalité locale.


De fait, l’un des atouts de séduction de l’Irlande s’appuie sur un taux d’impôt sur les sociétés record de 12,5%. Un montant dérisoire si l’on lui oppose les 22% moyens en Europe, et plus parlant encore, nos 33% hexagonaux. Si cette pénétration de marché à la Xavier Niel a rapidement porté ses fruits et a permis à l’Irlande de surmonter la crise et de redevenir le Tigre qu’elle était, elle a été largement remise en question par Bruxelles, qui la juge bien trop agressive pour les autres marchés européens.


Forcé d’abolir la technique du « double irlandais » en janvier 2015 pour les nouvelles entreprises avec un régime transitoire, le ministère des finances a toutefois offert un sursis bien venu jusqu’à fin 2020 pour les entreprises existantes.


Ecartelé entre Bruxelles et Google, le gouvernement tente de limiter la casse et reste très ferme en ce qui concerne son taux d’imposition qui « ne changera pas ». Et pour cause : qu’adviendra-il de l’Irlande et de son gagne-pain si les cadors de la tech la désertent ? En effet, ni Facebook ni Google n’ont intérêt à rentrer dans le droit chemin fiscal et Dublin a tout à y perdre : s’ils claquent la porte, c’est à eux deux plus de 7000 emplois qui disparaissent.

Mais la rumeur enfle dans les bureaux du géant américain : l’entreprise anticiperait dès à présent son prochain coup en pensant déménager son siège à Londres. Une confidence avouée à demi-mots, et un rapprochement qui commence déjà à faire du bruit : Le 23 janvier dernier, le Royaume-Uni a annoncé que Google paierait 130 millions de livres sterling d’arriérés fiscaux correspondant à 10 ans de revenus et un taux d’imposition de…3%. Plus arrangeant encore, le gouvernement anglais a annoncé une forte baisse du taux d’impôts, qui va ainsi passer « de 20% à 17% des bénéfices des entreprises » d’ici 2020.

Assisterons-nous, dans les prochaines années, au départ de Google vers une nouvelle terre promise ? Face à un concurrent de plus en plus séduisant, le gouvernement irlandais doit se réinventer et proposer de nouvelles réformes afin de garder sa poule aux œufs d’or.

Dans le prochain épisode : au cœur du plus célèbre des réseaux sociaux, Facebook.


Manon La Fontaine
Kablé Communication Finance
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