Tout droit sorti de l’imagination fertile de la Silicon Valley, le terme « licorne » renvoie à ces jeunes start-ups non cotées en bourse et valorisées à plus d’1 milliard de dollars. Une croissance économique à la vitesse de la lumière, permise par la troisième Révolution d’Internet et l’entrée dans l’ère du smartphone, du big data et de l’ultra-connectivité.

Parmi elles, des étoiles (Snapchat, Airbnb…) et la plus gigantesque d’entre elles, Uber, qui avec ses 50 milliards de valorisation, se placerait dans le CAC 40 entre EADS-Airbus et Orange …

Le géant américain et le Petit Poucet européen

Si elles sont en grande majorité américaines, ces créatures mythiques tendent à apparaître de plus en plus souvent en Europe et quelques licornes installées sur le vieux continent commencent à attirer les investisseurs américains. Comme le grand champion suédois Spotify, valorisé 8,4 milliards d’euros ou la première licorne française, Blablacar, qui a rejoint le club des milliardaires en octobre 2015, après une levée de fonds de 200 millions de dollars.

Le niveau d’usage d’internet par des particuliers européens est aussi élevé qu’aux USA, ce qui enflamme les investisseurs d’outre-Atlantique, de plus en plus prompts à financer les jeunes start-ups européennes. Selon une étude de Clipperton, rapportée par les Echos : l’année dernière, les fonds levés en Europe ont décollé de 37% par rapport à l’année précédente.

La licorne, gavée jusqu’à l’éclatement ?

Autrefois prisée pour sa rareté, la licorne « a la cote » et le nombre d’individus ne cesse de croître : de 82 en janvier, elles sont désormais passées à 140.  Une montée en puissance qui voit l’apparition d’une nouvelle espèce, la « decacorn », qui désigne les start-ups valant plus de 10 milliards de dollars.

Et ce n’est que le début, la croissance s’emballe et rien ne semble freiner la multiplication de ces poules aux œufs d’or : 23 nouvelles start-ups – dont Blablacar et Shazam – ont rejoint la short-list en un trimestre. Soit presque une et demi chaque semaine et deux fois plus qu’en 2014, à la même époque.

Faut-il pour autant craindre le retour d’une nouvelle bulle high tech ? Les experts se veulent rassurants : le risque est limité, le marché serait « plus mature », et le nombre d’internautes au niveau mondial serait passé de 400 millions à 3 milliards.

Qu’ils se rassurent, les licornes, centaures et autres poneys ont encore de beaux jours devant eux.